Sueurs froides rétrospectives sur Mirage IV !

La « post-combustion » - souvent abrégée en « PC » et parfois dénommée « réchauffe » - est un système utilisé par les avions militaires supersoniques pour augmenter temporairement la poussée fournie par un turboréacteur. Cette technique consiste à injecter et enflammer, à l'aide de brûleurs auxiliaires, du kérosène derrière la turbine du moteur, d'où le terme « post », dans les gaz d'échappement du réacteur, ce qui a pour conséquence une augmentation importante de la poussée. En contrepartie, la consommation de carburant augmente de façon significative. »
Source Wikipedia

Sur Mirage IV, la PC était utilisée systématiquement au décollage, en croisière supersonique ainsi qu’en remise de gaz après un exercice d’atterrissage.

Ci-dessous un réacteur décapoté est testé au sol avec la post-combustion. Celle-ci provoque l’apparition d’un train d’ondes caractéristiques à la sortie de la tuyère.

 
Nous décollons pour un vol combiné avec mon pilote attitré, le Lieutenant K…

Cette mission comporte une phase de bombardement supersonique dont l’objectif est une station qui comporte un système radar de restitution (une fois le tir effectué, la station envoyait le résultat à l’escadron - angle et distance par rapport à la cible).

À partir du point initial du « run » de bombardement, nous effectuons tous deux la check-list pour entamer la phase de vol supersonique et grimpons de 30.000 pieds à 55.000 pieds.

Le Mirage IV est un peu sous-motorisé aux basses vitesses mais en supersonique il gagne gaillardement sa vitesse de croisière à Mach 2,2.

 
La branche de vol jusqu’à l’objectif dure environ vingt minutes pendant lesquelles la structure se réchauffe, tant sur les bords d’attaque des ailes qui accusent environ cent-vingt degrés que dans la cabine où l’atmosphère gagne quelques degrés. Nous sommes sur oxygène 100% et focalisés sur la réussite du tir…

Tout se passe, la décélération et le retour à la base.

C’est au parking que nous avons quelques sueurs froides rétrospectives, lorsque les mécaniciens nous appellent pour constater que la tuyère du réacteur gauche est fondue sur environ 30 centimètres de long sur 20 de large…

Jean PICOT