Crash de nuit sur Vautour II N

C’était en février 1956 que l’équipage Hémery-Lemasson s’était constitué au 3/30 "Lorraine" à Tours sur Gloster Meteor NFXI. Plus tard, il était transformé sur Vautour IIN.

Le 28 juillet 1958, 20 h 35, décollage du V II N n° 312 pour une mission d’interception d’entraînement.

Équipage :
- sergent-pilote Pierre Hémery,
- sergent-navigateur Pierre Lemasson.

Vautour
SNCASO 4050 Vautour II N (M. Debarre)

Après 50 minutes de vol, le pilote constate la perte de l’horizon artificiel. Il demande à l’avion plastron de le rejoindre pour effectuer une percée suivie d’une approche en vue d’un atterrissage sur la piste 20 de la base de Tours Parçay-Meslay.

Au cours de l’approche, le pilote confirme « Train sorti, quatre vertes ».

Après un atterrissage plutôt dur, l’avion rebondit et, peu après le deuxième toucher des roues, le train s’efface et le VIIN continue sa course sur le ventre, s’immobilise et prend feu. Le pilote largue aussitôt sa verrière, mais celle du navigateur s’entrouvre et se bloque, empêchant l’évacuation.

Nav et pilote
Navigateur-radariste et pilote sur Vautour II N

Le Vautour est alors entièrement enveloppé par les flammes. Le navigateur, accroupi sur son dinghy, tente avec le dos de soulever la verrière. Le pilote vient au secours de son camarade et tous deux, unissant leurs efforts, parviennent à soulever la verrière suffisamment pour permettre au navigateur de quitter in extremis l’appareil en proie aux flammes.

Environ une minute après l’évacuation, le siège éjectable du navigateur, actionné par la température élevée, se déclenche et traverse la verrière. Sans l’intervention du pilote, le navigateur était condamné à une mort certaine.

Tout s’est déroulé très vite et les pompiers étaient à pied d’œuvre au moment où le navigateur quittait l’avion.

Celui-ci sera complètement détruit.

Je tiens à rendre hommage ici à mon cocher Pierre Hémery, pilote de chasse chevronné, disparu trop tôt, en avril 1997.

                                                                                                           
Pierre LEMASSON

Après avoir quitté l’Armée de l’Air en 1967, Pierre LEMASSON entreprit une seconde carrière à Air Canada, d’abord comme navigateur sur DC-8, puis comme chef de projet et chef des services linguistiques techniques de cette compagnie. Il vit toujours au Québec, où il a été président de la Fédération des Anciens Combattants Français de Montréal pendant de nombreuses années. Toujours actif, il en est maintenant président honoraire.

Date de dernière mise à jour : 07/05/2020

Commentaires

  • Jean-Marie Lecourt
    • 1. Jean-Marie Lecourt Le 27/12/2025
    Rebonsoir,
    Il me revient un élément au sujet de la perte de la verrière, vous pouvez me joindre par courriel, je ne souhaite pas épiloguer sur un site public.
  • Jean-Marie Lecourt
    • 2. Jean-Marie Lecourt Le 27/12/2025
    Bonsoir,
    En complément de mon message précédent.
    Bien que n'assurant pas de permanence mécanique ce soir là, nous avons eu les éléments de l'origine de l'accident.
    Ayant semble-t-il perdu sa verrière, lors de la finale, train sorti, la vision était trés perturbée, le plan de descente était semble-t-il trop bas, le train avant aurait accroché le bâtiment gonio situé dans l'axe, de l'autre coté de la départementale 74 sur la commune de Bétheny.
  • Jean-Marie Lecourt
    • 3. Jean-Marie Lecourt Le 27/12/2025
    Bonsoir Monsieur Soulhat,

    Mécanicien à la 30ème en 1968, j'ai effectué, quelques jours avant le crash (ayant perdu mon carnet de vol, je crois le lundi 18), un vol REIMS-ISTRES-REIMS à bord d'un T-33 de la liaison, avec comme pilote le capitaine Jacques Soulhat. Ma mission consistait au changement de la poignée pilote d'un Vautour qui effectuait des essais barrière sur piste inondée. Si j'en crois les infos reçu ce jour là à Istres, les essais étaient réalisés au profit de Sud Aviation dans le cadre du projet Concorde.
    J'ai quelques souvenirs de ce vol au cours duquel Jacques Soulhat m'a laissé les commandes pendant une grande partie du trajet, tant à l'aller qu'au retour. 1968 fut une année bien noire pour la 30ème en raison de plusieurs accidents tragiques.
  • SOULHAT
    • 4. SOULHAT Le 01/10/2025
    Le capitaine Jacques Soulhat est décédé en service aérien à Reims lors d'un vol de nuit avec son navigateur. Sa verrière s'est envolée après décollage et il a dit à la tour *je vais me poser*. En approche il a percuté un bâtiment gonio en bout de piste…
    La grande muette l'est restée !...
    Merci de me donner quelques explications.
  • SOULHAT gerard
    • 5. SOULHAT gerard Le 01/10/2025
    Quelqu'un a-t-il connu le capitaine pilote de chasse Jacques Soulhat ?
  • Catherine Montchamp-Moreau
    • 6. Catherine Montchamp-Moreau Le 16/09/2021
    Bonjour à Pierre Lemasson de la part de Jean Moreau, navigateur à l'époque, et témoin du crash depuis la tour de contrôle.

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