C'est pas là !
De 1960 à 1963, le général Accart commande la FATAC à Lahr
Un petit incident qui aurait pu être fâcheux, très révélateur du "chasseur" aux réflexes fulgurants qui était en lui. Alors qu'il commandait les Forces Françaises en Allemagne, son avion personnel devait atterrir à Berlin de nuit. Il avait laissé les commandes au pilote et assez fatigué par sa journée, sommeillait à la place du copilote.
À Berlin, des conditions atmosphériques exécrables s'alliaient à la nuit pour brouiller l'approche visuelle. Le pilote aperçoit enfin au loin l'alignement des lumières bordant la piste, il se tourne vers son voisin, en réduisant l'allure, et en prenant sa position pour atterrir :
- « Mon Général, nous arrivons, je m'apprête à atterrir. »
JM Accart avait à peine ouvert les yeux que, dans un réflexe éclair, il tire sur le manche en remettant l'avion en régime, sans avoir vraiment conscience de ce qui en lui a fait exécuter ce geste. Il s'aperçut ultérieurement que les lumières n'étaient pas celles de la piste.
Quelques instants plus tard ils atterrissaient sur l'aéroport. Ce que le pilote avait pris pour les lumières de la piste étaient en fait celles de Kurfurstendamm. Le Commandant des Forces Françaises en Allemagne s'écrasant sur cette artère que les français surnommaient "Les Champs Élysées de Berlin" ! Belles manchettes dans la presse !
Cette préscience fulgurante de l'événement qui déclenche le geste réflexe est tout à fait caractéristique. Elle lui avait sauvé la vie en 40 quand il se baissa et reçut un balle rentrée en haut du cockpit qui se ficha au milieu dossier. […]
Bernard ACCART
Extrait de "Gardien du ciel" (Éditions Vario - 2010 - editions.vario@aviation-publications.com)
Date de dernière mise à jour : 08/04/2020
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