Aviateurs Compagnons de la Libération

Marcel ALBERT

Marcel Albert est né le 25 novembre 1917 à Paris dans le 13ème arrondissement.

Il entre très jeune aux usines Renault comme ouvrier métallurgiste.

Passionné d’aviation, il obtient de l’État une bourse de pilotage et passe ainsi son premier et deuxième degré.

En avril 1938, il contracte un engagement de trois ans au titre du Bataillon de l’air n° 105. Il obtient, le 25 juillet, son brevet de pilote militaire et est affecté à la base aérienne d’Istres pour suivre les cours d’élève sous-officier du personnel navigant, en qualité d’élève pilote de carrière.

Après plusieurs mois passés à la 5ème compagnie du Bataillon de l’Air 125, le sergent Marcel Albert est affecté à la 1ère Escadre de chasse, à Étampes.

Le 7 septembre 1939, il est envoyé comme instructeur au Centre de formation des pilotes de chasse à Chartres.


Marcel Albert

Il intègre ensuite, le 15 février 1940, le Groupe de chasse 1/3 et accomplit dans ses rangs une brillante campagne de France durant laquelle il effectue 37 missions de combat. Le 14 mai 1940, il se distingue en abattant un appareil allemand et en en attaquent un second (victoire probable) le 21 mai.

En octobre 1940 son groupe est affecté aux troupes d’Afrique du Nord, à Oran. Il y effectue 15 missions et signe un nouvel engagement de cinq mois en avril 1941 puis un autre d’un an en août.

Refusant à la fois la défaite et l’inactivité, Marcel Albert, le 14 octobre 1941, jour de sa promotion au grade de sergent-chef, profite d’un exercice de vol pour rejoindre Gibraltar avec son Dewoitine 520 en compagnie de deux autres pilotes du Groupe de chasse 1/3, Marcel Lefèvre et Albert Durand.

De Gibraltar, tous trois embarquent sur une corvette à destination de l’Angleterre. Le voyage est périlleux, plusieurs bateaux du convoi sont coulés, et ils participent au sauvetage des rescapés.

Marcel Albert débarque sur le sol britannique en décembre 1941 et s'engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL), un mois après avoir été condamné à mort par contumace par le tribunal militaire d’Oran.

Muté au centre d’instruction de Camberley, en janvier 1942, il est nommé aspirant au mois de mars. Il intègre alors une escadrille d’entraînement de la Royal Air Force, le 61 Operational Training Unit (61 OTU).

En mai 1942, Marcel Albert rejoint ensuite le Groupe de chasse "Île de France" avec lequel il effectue 47 missions de guerre.

Il se porte ensuite volontaire pour le front soviétique et rejoint, en octobre 1942, le Groupe de chasse "Normandie", alors en formation à Rayak au Liban. Il y retrouve ses deux camarades Marcel Lefèvre et Albert Durand.

En URSS, il est promu sous-lieutenant en décembre 1942 et remporte sa première victoire le 16 juin 1943 et quatre autres le mois suivant.

Le 5 septembre 1943 il prend le commandement de la première escadrille du "Normandie" avant d’être nommé lieutenant quelques jours plus tard.

Les victoires se succèdent et Marcel Albert en remporte 7 dans le seul mois d’octobre 1944.

Il a rempli en URSS 199 missions de chasse et détient le record des victoires du "Normandie-Niémen". Ses coups d’éclat au sein de cette unité lui vaudront le titre de second as français de la seconde guerre mondiale avec 23 victoires aériennes homologuées en 1.131 heures de vol.

Marcel Albert est promu capitaine en décembre 1944 et termine la guerre à 28 ans avec la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur, en étant Compagnon de la Libération et Héros de l’Union soviétique.

À son retour en France avec le "Normandie-Niémen", en juin 1945, il est détaché au Centre d’essais en vol de Brétigny.

En 1947, il est nommé commandant et attaché de l'Air auprès de l’ambassade de France à Prague.

Il quitte l’armée d’active avec le grade de capitaine en septembre 1948 avant de s’installer aux États-Unis où il devient industriel.

Marcel Albert est décédé le 23 août 2010 à Harlingen au Texas. Il est inhumé à Chipley en Floride.

• Grand-Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 11 avril 1944
• Croix de Guerre 1939-1945 (15 palmes, 3 étoiles de vermeil)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Héros de l'Union Soviétique (URSS)
• Ordre de Lénine (URSS)
• Ordre du Drapeau Rouge (URSS)
• Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie (URSS)
• Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)

 

Émile ALLEGRET

Émile Allegret est né à Dijon (Côte-d'Or) le 24 avril 1907.

Après ses études secondaires il s'engage en 1926 pour 5 ans dans l'Armée de l'air. Sous-officier, il est admis à suivre les cours d'élève aspirant (EOR)

Il entre ensuite à l'École nationale de l'Aviation civile et, Ingénieur, devient pilote d'essai.

Officier de réserve, il est maintenu en affectation spéciale lors de la déclaration de guerre de septembre 1939 comme moniteur pilote à l’École de Royan.

Il entend l'appel du 18 juin et, à l'annonce de l'armistice, refuse de voler pour le compte des Allemands.

Émile Allegret entre rapidement dans la Résistance.


Émile Allegret

Obligé de cacher son identité, il devient un agent du mouvement de résistance l'Organisation Civile et Militaire (OCM). Après avoir fait partie du groupement du 6e arrondissement de Paris, il effectue des missions de renseignements sur les côtes de l'Atlantique et notamment à Royan où il relève l'emplacement des fortifications et des batteries défenses côtières.

Il réussit au cours de cette mission à soustraire des armes et des munitions entreposées dans le sous-sol de l'Hôtel de ville de Royan.

Traqué par la Gestapo il doit quitter la France et réussit, le 24 décembre 1942, à gagner l'Espagne en franchissant les Pyrénées.

Il s'engage dans les Forces Françaises Libres le 25 janvier 1943 à la Mission Française à Gibraltar.

Arrivé à Londres, il est incorporé dans les Forces Aériennes Françaises Libres le 13 février 1943, et affecté le 5 mars 1943 au Groupe de bombardement "Lorraine", le Squadron 342.

Grâce à sa valeur professionnelle et à son courage, il se distingue dans les opérations de bombardement de jour et de nuit.

Le 23 décembre 1943 puis les 5 et 9 février 1944, il démontre ses qualités de leader dans des attaques rendues extrêmement difficiles par la violence de la DCA ennemie.

Entre-temps, en janvier 1944, le lieutenant Allegret a pris le commandement de l'escadrille "Metz" et multiplie les opérations de bombardement.

Il participe ensuite à la mission historique de protection, par écran de fumée, des troupes de débarquement alliées sur les côtes de Normandie le 6 juin 1944.

Il se distingue également le 5 août 1944 lors d'une mission de nuit sur la Normandie au cours de laquelle sa maîtrise lui permet d'échapper à une sérieuse attaque de la chasse ennemie.

Gravement blessé en service commandé, le 27 janvier 1945, il termine la guerre avec le grade de capitaine. Il a effectué avec le "Lorraine" 55 bombardements au total dont plusieurs en vol rasant.

Émile Allegret poursuit ensuite une brillante carrière comme ingénieur de la navigation aérienne.

Il entre en 1961 au Secrétariat général de l'Aviation civile comme ingénieur divisionnaire de la navigation aérienne.

Il commande l'Aéroport de Toulouse. Son dernier poste sera celui de commandant en second de l'Aéroport de Nice-Côte d'Azur avant de prendre sa retraite en mai 1968.

Émile Allegret est décédé le 22 novembre 1990 à Vaux sur Mer en Charente-Maritime.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Croix de Guerre 1939-45 (6 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Évadés
• Médaille de l'Aéronautique
• Médaille d'Argent des Services Militaires Volontaires
• Médaille commémorative des Services volontaires dans la France Libre
Médaille de la France Libérée
• Distinguished Flying Cross (USA) 
European-African-Middle Eastern Campaign Medal (USA)

 

Louis ANDLAUER

Alias : René Mathis

Fils d'officier général, Louis Andlauer est né le 6 novembre 1919 à Sarrebruck en Allemagne.

Bachelier, il interrompt ses études pour s'engager pour la durée de la guerre, le 1er novembre 1939.

Aspirant de réserve de l'Armée de l'air en avril 1940, il est replié en Afrique du Nord.

Sur la base d'Oran, l'armistice étant signé, refusant la défaite, il dresse un plan d'action, établit des itinéraires par le Maroc et tente de s'évader en avion le 1er juillet 1940.

Malheureusement, au moment du départ l'avion tombe en panne sur le terrain.


Louis Andlauer

Arrêté, durement interrogé, il prend sur lui la responsabilité de l'affaire et est interné à la prison militaire d'Oran pour désertion. Acquitté à la minorité de faveur, Louis Andlauer est libéré en novembre 1940. Il cherche alors un nouveau moyen d'évasion mais se rend compte rapidement qu'il reste sous surveillance.

Toujours militaire, il réussit à se faire démobiliser et à obtenir l'autorisation de gagner Dakar, sous le prétexte de rejoindre son frère, et avec l'intention de rejoindre une colonie britannique.

Mais, repéré à chaque fois qu’il s’approche de la frontière, il finit par conclure qu’il est préférable de rentrer en France. C’est là qu’il prend contact, en août 1941, avec Stanislas Mangin, chef du réseau de résistance « Ali-Tir » dont son frère, Maurice Andlauer, est également un des dirigeants. Mangin le met en relation avec le capitaine Roger Wybot, fondateur des réseaux de renseignements" Ronald". Louis Andlauer s’engage dans les Forces françaises libres, étant ainsi parmi les tous premiers à signer, depuis la France, un engagement dans les FFL.

A partir du mois d'août 1941, il sert, en qualité d'agent P.2, dans le réseau "Ali-Tir" où il remplit diverses missions de renseignement et de liaison. Poursuivi, un document de sa main ayant été saisi par la police de Vichy, il est dirigé sur Londres via l'Espagne, porteur d'un instrument, un "économiseur d'essence", intéressant la Défense Nationale. Arrêté à Banyuls et incarcéré à Montpellier, inculpé pour trahison, il effectue 6 mois de cellule. Condamné avec sursis et assigné à résidence, il est évacué par un Lysander de la Royal Air Force, avec son patron, Stanislas Mangin, au cours de l'opération "Crème", et rejoint Londres le 1er mars 1942.

Engagé aux Forces Aériennes Françaises Libres avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté à l'État-major de l'Air à Londres à partir du mois de mai 1942.

Désireux de combattre, il suit, sur sa demande, un entraînement d'observateur et est affecté au Groupe de bombardement "Lorraine", le 10 avril 1943. Il effectue 10 missions de bombardement dont 4 en vol rasant. Le 22 octobre 1943, son avion très endommagé et son pilote gravement blessé, il prend le commandement de l'avion désemparé et permet par son sang-froid de ramener l'avion et l'équipage à la base.

Il effectue ensuite au moment du débarquement et pendant la campagne de Normandie 12 missions de bombardement de jour sur des objectifs particulièrement défendus.

En juillet 1944, Louis Andlauer est affecté de nouveau à l'État-major de l'air à Londres. Trois mois plus tard, il est muté à l'escadrille de liaison du Ministre de l'Air

Affecté en janvier 1945 au GT. I/15 puis au GT. 3/15, il termine la guerre avec le grade de lieutenant.

Il poursuit sa carrière dans l'Armée de l'Air qu'il quitte en 1964, avec le grade de colonel.

Revenu à la vie civile, il devient imprimeur à Dinan dans les Côtes d'Armor, avant de prendre sa retraite en 1974.

Louis Andlauer est décédé le 1er décembre 1999 à Dinan.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Croix de la Valeur Militaire (2 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Distinguished Flying Cross (GB)

Publications :
• (Avec Germain Coutaud) La Navigation aérienne, coll. « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, 1953

 

Jacques ANDRIEUX

Jacques Andrieux est né le 15 août 1917 à Lorient. Il est le fils du médecin-commandant Jacques Andrieux qui sera déporté pour faits de résistance en Allemagne d'où il ne reviendra pas.

Après des études secondaires au collège des Jésuites à Vannes, bachelier, Jacques Andrieux s'engage dans l'Armée de l'air en 1937. En 1939, il est sous-officier pilote militaire en attente de transformation.

Refusant la défaite, il cherche pendant plusieurs mois un moyen de quitter la Bretagne.

Pour rejoindre l'Angleterre, il se fait passer pour armateur et achète un langoustier, l'Émigrant avec lequel il s'évade de Camaret-sur-mer, le 16 décembre 1940 pour rejoindre Penzance, en Grande-Bretagne.

Il s'engage dans les Forces aériennes françaises libres, puis suit un entraînement aérien dans la RAF.


Jacques Andrieux

En opération de guerre avec le 130 Squadron de la RAF à Perranporth, en Cornouailles, le Slt Andrieux prend part à de nombreuses missions : protection de bombardiers, attaques de bateaux, de terrains d'aviation ennemis, destruction de radar, combats aériens.

Promu lieutenant en 1943, Il est affecté au 91 Squadron à Hawkinge et Tangmere avec Jean Maridor et Henri de Bordas.

Le 26 août 1944, le Cne Jacques Andrieux prend le commandement du Groupe de chasse "Alsace" (Sq 341), après la mort en combat aérien du Cdt Schloesing.

Il participe à la tête du groupe à toutes les actions offensives jusqu'à la fin des hostilités. Il est titulaire de 12 victoires aériennes homologuées. Il a endommagé 2 appareils ennemis et a détruit deux bateaux. Jacques Andrieux totalise 1.000 heures de vol de guerre et son appareil a été gravement endommagé par la DCA allemande à 18 reprises.

Il termine la guerre à l'Operational Training Unit n° 80 à Ouston, Angleterre, avec le grade de Wing Commander.

Il commande ensuite le CIC (Centre d'Instruction à la Chasse) sur la base aérienne de Meknès, au Maroc, où il instruira tous les jeunes officiers pilotes de Chasse de l'Armée de l'air jusqu'en 1950.

Le Cdt Andrieux prend ensuite le commandement en second de la 2e Escadre de Chasse à Dijon avant d'assurer le commandement en second de la 4ème Brigade aérienne à Bremgarten, en Allemagne.

Il commande ensuite la 12e Escadre de Chasse à Cambrai.

Lieutenant-colonel en 1954, il dirige le poste de commandement Air à Batna et Nementcha (Algérie) de janvier 1956 à fin 1957.

Il exerce ensuite le commandement de la 12ème Brigade aérienne à Cambrai avant d'être affecté à l'État-major en qualité d'attaché auprès du chef d'Etat-major de l'Air. Il suit les cours de l'Institut des hautes Études de Défense nationale - cycle court (promotion 1959) puis ceux du Collège de Défense NATO (promotion 1961).

Promu au grade de général de brigade aérienne en 1966, Jacques Andrieux est expert militaire Air auprès de la Commission de défense nationale de l'Assemblée nationale.

En congé du personnel navigant en août 1970, le général Jacques Andrieux est admis en 2e section du cadre des officiers généraux de l'Armée de l'Air, l'année suivante.

Dans le civil, il sera successivement Directeur de la gare internationale de GARONOR (1966-1970), secrétaire général de la société Vibrachoc (1970-1974), Directeur Général de la société Holding Rellmitt Inter (1974-1978) et administrateur du Journal l'Aurore (1978).

Membre du conseil de l'Ordre National du Mérite.

Jacques Andrieux est décédé le 21 janvier 2005 à Saint-Georges de Didonne en Charente-Maritime où il est inhumé.

• Grand-Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 8 novembre 1944
• Grand-Croix de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 39/45 (13 palmes)
• Croix de la Valeur Militaire (2 palmes)
• Médaille de l'Aéronautique
• Chevalier du Mérite Agricole
• Distinguished Flying Cross and Bar (GB)
• Silver Star (USA)

Publications :
• Le ciel et l'enfer : France Libre 1940-1945, Presses de la Cité 1965
• Une poignée d'as, Presses de la Cité 1976

 

Jean ASTIER de VILLATTE

Jean Astier de Villatte est né le 25 novembre 1900 à Soturac (Lot), son père, Cdt du Génie, meurt en 1923 des suites de blessures de la guerre 1914-18.

Il fait ses études à l'Institut Electrotechnique de Nancy d'où il sort en 1922 pour effectuer son service militaire dans l'aviation qu'il termine en 1924 comme Slt de réserve.

Ingénieur à la société Afrique et Congo à Brazzaville de 1924 à 1927, il retourne en métropole et devient Directeur de Permali à Nancy jusqu'en 1938.

Administrateur délégué de la société Sampa à Paris en 1938, il est mobilisé comme capitaine aviateur de réserve au 21e Régiment d'Aviation de Nancy le 25 août 1939.

Refusant la défaite, il quitte la France à la Pointe de Grave le 22 juin 1940 et rejoint parmi les premiers les Forces françaises libres.


Jean Astier de Villatte

Le 8 août 1940, il prend à Odiham le commandement d'une formation de bombardement, l'escadrille "Topic", qui quitte l'Angleterre pour Takoradi en Gold Coast en octobre 1940.

Cette formation est rattachée aux Forces aériennes équatoriales françaises libres et devient, le 24 décembre 1940, avec l'escadrille "Menace", le Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB1), sous les ordres du Cdt Jean Astier de Villatte.

Il participe avec son unité aux opérations sur Koufra en soutien des troupes du colonel Leclerc en bombardant les positions italiennes dans des conditions particulièrement périlleuses.

Jean Astier de Villatte prend part ensuite avec une partie du GRB1, futur Groupe de bombardement "Lorraine", à la campagne d'Abyssinie en mars et avril 1941, assurant des missions de pilonnage des voies de communication et des attaques de convois depuis Khartoum.

En juillet il prend le commandement des Forces aériennes françaises libres du Moyen-Orient et est promu, le mois suivant, au grade de Lieutenant-colonel.

En décembre 1941 il est promu colonel et affecté au service général des liaisons de la France Libre en mai 1942.

En septembre 1942, il est affecté à la Délégation du Comité national en Afrique du Sud, puis en Afrique occidentale britannique, en mission spéciale jusqu'au 1er avril 1943.

Il est ensuite pendant trois mois attaché à l'Etat-major du général Catroux à Alger.

Commandant en second la Brigade d'artillerie de l'Air (BAA), il participe aux opérations de libération de la Corse jusqu'en octobre 1943.

Il est ensuite affecté comme commandant en second du commandant de l'Air en Corse puis à l'État-major de la BAA.

En octobre 1944, le colonel de réserve, Jean Astier de Villatte est affecté au Commissariat aux Colonies et reprend sa profession d'ingénieur en qualité de Directeur général de l'Office des Bois de l'AEF à Libreville.

En 1950 il devient conseiller technique de la Compagnie française du Gabon puis Directeur général adjoint de la société aéronautique Ratier-Figeac (constructions aéronautiques).

Jean Astier de Villatte est également membre de la Société des ingénieurs pour la France d'Outre-mer et président d'honneur de l'Association nationale des Officiers de réserve de l'Armée de l'Air.

Il est décédé le 6 octobre 1985 à Paris. Il a été inhumé au cimetière de Cavagnac dans le Lot.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941
• Croix de Guerre 1939-45 (3 palmes)
• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Éthiopie", "Érythrée", "AFL", 
• Médaille Aéronautique
• Médaille des Services Militaires Volontaires
• Commandeur du Mérite Militaire

 

Pierre AUBERTIN

Pierre Aubertin est né le 22 mars 1915 à Vitry-le-François (Marne).

Après son baccalauréat, il entre à Saint-Cyr en 1934 (promotion Roi Alexandre 1er) puis opte pour l'Armée de l'air.

Sous-lieutenant en octobre 1936, il est promu lieutenant en octobre 1938.

Après un stage au Groupe aérien d'observation 520 de Nancy, il obtient son brevet de pilote militaire à l'école de pilotage de Melun en novembre 1939.

Depuis l’Ecole de pilotage de Meknès au Maroc où il se perfectionne depuis janvier 1940, le lieutenant Aubertin refuse la défaite de juin 1940. Il décide, avec quelques camarades, de poursuivre le combat.


Pierre Aubertin

Le 30 juin, ils rejoignent Gibraltar à bord de trois Glenn Martin dont un, avec à son bord le Cne de Vendreuve, le Lt Berger et les Slt Jochaud du Plessix et Weill. ll est abattu par la DCA espagnole. L’appareil de Pierre Aubertin, dans lequel se trouvent également le Lt Pierre de Saint-Péreuse et le Cne Gustave Lager, se pose sans encombre sur le Rocher.

Arrivé en Angleterre, Pierre Aubertin s'engage dans les Forces françaises libres le 15 juillet 1940. Après un séjour au camp de Saint-Athan, il est affecté à l'école de pilotage d'Odiham début novembre 1940. Deux mois plus tard, il est muté sur le cuirassé Courbet, puis au dépôt central de Camberley en janvier 1941 et enfin, en mars, comme officier adjoint à l'État-major des FAFL à Londres où il reste 9 mois.

Versé dans la Royal Air Force en 1942, il suit un cycle complet d'entraînement à l'EFTS n° 6 à Sywell de mars à juin puis à la SFTS n° 5 à Cranwell de juin à novembre. Breveté pilote de la RAF, Jean Aubertin est affecté à la 61 Operationnal Training Unit pour y parfaire son entraînement au combat.

En janvier 1943, il rejoint les rangs du 602 Squadron et reçoit ses galons de capitaine en mars.

Ses qualités remarquées le font nommer, fin 1943, au commandement d'une des deux escadrilles du 602 Squadron.

A la mi-juillet 1944 le Cne Aubertin quitte le 602 pour l'État-major des forces aériennes en Grande-Bretagne. Il totalise alors 179 missions de guerre. Au cours de 110 attaques en piqué, il a détruit de nombreux objectifs au sol dont plusieurs batteries. Il a abattu également 2 avions et endommagé un bateau.

Nommé commandant en mars 1945, il prend, le 15 avril 1945, en remplacement du commandant Massart abattu en vol, le commandement du Groupe "Île de France" (Squadron 340) jusqu'en novembre 1945.

Il est versé ensuite au GRAP 204 à Versailles.

Pierre Aubertin est décédé de maladie le 7 mars 1949 à l'hôpital Desgenettes à Lyon où il est inhumé.

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Croix de Guerre 1939-45 (6 citations)
• Médaille de la Résistance
• Distinguished Flying Cross (GB) 
• Mention in a Dispatch (GB)

Date de dernière mise à jour : 18/10/2020

Commentaires

  • Dominique Risso
    • 1. Dominique Risso Le 11/03/2021
    Cher Monsieur,

    Vous me trouvez étonnée par votre liste des aviateurs compagnons de la libération.
    Mon père, le général Joseph Risso, pilote au sein du régiment Normandie Niemen, a été compagnon de la libération, ainsi que nombre de ses camarades : Maridor, Pouliquen, Pouyade, De la Poype, Lefevre, Béguin, Castellin, Durand, Littolf, Mahé, Tulasne, Bernavon, Mathis, Tedesco, Vermeil, Rey, Joire, Feldzer, et Moynet.

    Cordialement
    • Jean-Pierre HOUBEN
      • Jean-Pierre HOUBENLe 12/03/2021
      Bonjour Monsieur ... ? Madame ... ? N'y voyez aucun ostracisme ! La seule faute à l'ordre alphabétique ... Il vous aura peut-être échappé (car ça ce n'est pas mentionné) que cette liste ne couvre que des aviateurs dont le nom commence par la lettre « A »… C'est le résultat d'un travail que mon père avait commencé et que son décès n'a pas permis de mener à son terme. Il se trouve par ailleurs que mon père a également combattu au sein de ce glorieux régiment de chasse dès le début de sa carrière de pilote (à une époque que certains estiment sans doute moins glorieuse …) et qu'il a été nourri des exploits de ses « Anciens », dont ceux de votre père ! J'ai bien essayé à mon tour de continuer cette publication, mais faute d'un accès facile au site des Compagnons de la Libération, je n'ai pas pu en extraire les données nécessaires. Peut-être un jour tâcherais-je de reprendre ce travail ... Bien cordialement, Jean-Pierre HOUBEN
  • Marc Allegret
    • 2. Marc Allegret Le 16/07/2020
    Bonjour,

    Je suis le 2ème fils d'Emile Allegret (77 ans) cité plus haut et compagnon de la Libération, pilote et chef d'escadrille du Squadrons 342 du groupe Lorraine RAF.
    Il a 12 décorations et non 9.
    54 membres du groupe Lorraine furent décorés de la croix de la Libération.
    Voir sur le site de l'ordre de la Libération.

    Cordialement
    • Jean-Pierre HOUBEN
      • Jean-Pierre HOUBENLe 18/10/2020
      Rendons à César ... c'est corrigé !

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