Sauvé par le gonio

Décembre 1958 à Fort Flatters au Sahara.

Après une dure journée de vol, et un repas frugal rapidement expédié, l'équipage décide d'aller dormir.

Hébergement sommaire, lits Picot, on dort tout habillés. Comme il fait froid, je décide de revenir à l'avion pour récupérer mon blouson de vol.

Quand je veux ressortir du Nord, un énorme molosse veut se jeter sur moi. Je n'ai que le temps de refermer la porte d'équipage.

Que faire ? Dormir dans l'avion ? Peu confortable et il fait froid. Autre solution, avec le pistolet lance-fusée tirer une fusée sur le chien pour lui faire peur. Solution plus que hasardeuse, je risque de tuer le chien et de mettre le feu à l'avion. Bonjour les dégâts et retour glorieux à Alger

Soudain une idée : et si j'appelais le gonio, peut-être sont-ils encore en veille ?

Voici le dialogue :

- « Flatters gonio du Nord Fox Roméo Alpha Sierra Oscar, me recevez-vous ? »

Un long silence, angoissant puis la réponse jaillit :

- « Avion appelant Flatters 5, transmettez pour relèvement ».
- « Ici Sierra Oscar, mais c'est que je suis sur le parking ! ».
- « Flatters, alors si c'est pour un essai, c'est parfait »
- « Sierra Oscar, non ce n'est pas pour un essai radio, mais je suis prisonnier dans l'avion ».
- « Flatters gonio… Vous êtes quoi ? »                                                                       
- « Sierra Oscar. Oui je suis bloqué par un énorme chien, je ne peux par sortir de l'avion. »
- « Flatters gonio... (un énorme éclat de rire), oui je vois, on va envoyer quelqu'un pour vous délivrer, mais vous paierez la tournée. »

Ce qui fut fait.

47 ans plus tard : encore merci Flatters Gonio.


Jean ADIAS

Date de dernière mise à jour : 10/04/2020

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