Mon petit doigt m'a dit

L'anglais n'était pas ma première langue.

Certes, j'avais fait de suffisants progrès lors de mes séjours dans les diverses villes américaines desservies, utilisant les mots usuels, que ce soit au restaurant, dans les boutiques ou dans les conversations courantes.
Or, il existe un monde entre se débrouiller en anglais et être couramment à l'aise, voire ne pas faire de lapsus !

Ce jour-là, comme cela arrivait souvent, l'aéroport de New York JFK était saturé. Une quarantaine d'avions étaient alignés, les uns derrière les autres, sur les taxiways, en attente de recevoir leur autorisation de décollage. Ayant calculé que nous ne pourrions pas décoller avant une heure, j'en avais avisé les passagers, et demandé qu'une boisson leur soit offerte.

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Toutes les dix ou quinze minutes, je faisais une annonce en donnant la nouvelle heure estimée de décollage. Enfin, approchant de l'entrée de piste, je décidai d'annoncer une dernière et bonne nouvelle aux passagers, puisque nous allions pouvoir décoller dans les proches minutes.

À peine avais-je fini mon annonce qu'une hôtesse entra dans le cockpit en annonçant que toute la cabine en avait ri aux éclats. Devant mon air étonné, elle me répéta mon annonce :

- « Ladies and Gentlemen. I have a good new for you. My little bird told me that we expect to take off within five minutes. »

J'avais voulu dire que mon petit doigt m'avait dit que nous allions décoller dans les cinq minutes. Or, bien que connaissant l'expression correcte - mais, pris par le proche décollage - au lieu de dire "a little bird told me" (un petit oiseau m'a dit), j'avais dit "my little bird..." (mon petit oiseau !).


Jean BELOTTI


Extrait de "Une passion du ciel" (Ed : Nouvelles éditions latines)

Date de dernière mise à jour : 30/03/2020

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