Le petit télégraphiste

Le 24 décembre à Alger, début d'une insurrection qui voit des Pieds Noirs se retrancher dans certains édifices publics. C'est le début de l'Affaire des barricades.

Le 29, le général de Gaulle doit prononcer un discours à la télévision et il importe que l'allocution soit diffusée simultanément en France et en Algérie.

Un appareil de l'Armée de l'air va acheminer la vidéo vers Alger.

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Donc, ce jour-là, je pilote l'un des deux Vautour du 3/30 "Lorraine" qui se mettent en place à Villacoublay. Mon fidèle navigateur Philippe Beaudoin m'accompagne.

Tard en fin d'après-midi, un motard de la Gendarmerie nous apporte une cassette et nous décollons aussitôt. Le vol vers Alger se passe sans histoire et nous nous posons de nuit à Maison-Blanche.

Beaucoup de monde pour assister à notre arrivée. Plusieurs personnes souhaitent se faire remettre l'enregistrement mais Philippe, pressentant un "coup fourré", confie la cassette aux gendarmes.

Le temps de nous changer et, arrivés au mess, nous assistons à la conférence du Général à la télé.

J'allais m'endormir quand on tape à la porte. Un journaliste de l'ORTF, Gilbert Larriaga, me remets une bande et me demande si je peux l'emporter à Paris lors du vol de retour. Je lui donne mon accord.

Le lendemain, nous décollons de bonne heure, cap sur Brétigny où nous attend un motard de l'ORTF à qui nous remettons le paquet.

Les mécanos du CEV, pressés de "bâcher" (on est un samedi) nous font les pleins en vitesse et nous rentrons à Tours mission accomplie.

Et, le soir, nous avons vu "notre" reportage au "20 heures" de l'époque.
 

Jean HOUBEN

Date de dernière mise à jour : 28/03/2020

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