Ah, ces surnoms !

Beaucoup d’entre nous les ont portés durant leur activité et certains, continuent à les porter après tant d’années !

C’est à la suite d’une publication, par « l’Association Amicale des Anciens du "Maine", d’un courrier sur ce sujet des surnoms, que l’idée de le creuser m’avait séduit.

Voici ce qu’on pouvait lire, sous les plumes de nos camarades Roger Bonhomme et de Jacques Célérier, avec la collaboration des autres membres du Bureau.

Nom, prénom, qualité ou surnom ?
S’il est une chose que le disque dur de notre cerveau de vieux soldat ne parvient pas à assimiler, c’est cette mode de s’interpeller par le prénom. En effet, quand nous entendons : Lucien, Guy, André, Christian, Daniel ou Claude, il faut faire un effort de mémoire pour découvrir l’individu concerné car, il y a des centaines de gus affublés de ces prénoms. Par contre, si vous dites Bertheney, Bohain, Gigon, Lefranc, Somson ou Thouvenot, nous voyons de suite de qui il s’agit. (noms des membres du CA de l’AAA Maine)

D’ailleurs, à l’époque lointaine de nos activités aéronautiques, il n’y avait que trois formules possibles pour s’adresser à un militaire de l’Armée de l’air : soit l’appeler par son nom s’il était de grade inférieur ou équivalent, soit de dire : "mon adjudant" ou "mon capitaine". La troisième solution était l’emploi du surnom.

Le surnom pouvait être une syllabe doublée : ‟Toto" pour Tomada, ‟Boubou" pour Bourdillat, ‟Zizi" pour Morazzani ou ‟Gugu" pour Gaudineau. Ce pouvait être aussi une particularité physique : ‟Patte à ressort" ou "Jambe de frêne" pour un claudicant, ‟Ratiches" pour celui qui avait la mâchoire de Fernandel, ‟La Galoche" pour celui au menton proéminent, ‟Le Boutonneux" pour une victime de l’acné, etc.

Parfois, on pouvait faire appel à une particularité caractérielle ; ‟La vache qui rit". Ce bougre, Cdt de Groupe, devait éprouver un plaisir inavouable à infliger des arrêts dans son unité car, à chaque occasion, il ne pouvait réprimer alors, un sourire énigmatique de grande satisfaction. D’où son surnom qui faisait rire aussi, mais … discrètement, car prudence oblige !

Il est bien entendu que certains de ces surnoms ne pouvaient être utilisés en présence des intéressés et que tout cela n’était pas très charitable, mais ça nous faisait tellement plaisir et … c’était gratuit !

Crénom de surnoms !
Pour ajouter au chapitre précédent, peut-être serait-il bon de vous en faire apprécier la quintessence, en  profondeur et en étendue.

D’abord, il faut préciser que, jeunes et bourrés de dynamisme comme nous l’étions, la recherche perpétuelle de l’humour et de la rigolade était aussi omniprésente que nécessaire, compte tenu de nos natures d’abord, comme des risques et contraintes que nous subissions ensuite. C’est un clapet de surpression, un défouloir indispensable dans toutes les armées, comme dans tous les métiers à hauts risques d’ailleurs. Et là encore, l’Armée est une école extraordinaire pour affronter les épreuves de la vie elle-même, tant elle nous a appris à cultiver l’humour, à avoir cette tournure d’esprit qui consistera toujours à savoir relativiser, à trouver la faille, l’aspect cocasse de toute situation, à seule fin de mieux la supporter, la maîtriser.

Tenez, par exemple, dans le milieu sportif cycliste, certains assistaient aux obsèques de l’un des leurs ; alors que le corbillard montait une rude côte, un des gaillards suiveurs s’exclama :

- « C’est bien la première fois qu’il est en tête ! »,

et un autre de lui répondre :

- « Surtout après une crevaison ».

Voilà, nous y sommes … dans cet humour qu’il faut cultiver.

Et nous, aviateurs, nous avions entre autre façon de rire et de plaisanter, cette attitude qui consistait à s’appeler, s’interpeller par des surnoms plus ou moins comiques et aussi parfois … plus ou moins discrets ! Alors, penchons-nous sur l’origine, l’extraction de ces surnoms, histoire d’en rire encore !

Un navigateur dit "Bagages".
Pendant la guerre, perdu dans une navigation scabreuse, il décide de faire de la "ferrodromie" pour identifier une quelconque ville par sa gare. Il la trouve en lisant seulement "Bagages". De là, il chercha longtemps la ville de … Bagages !

Un radionavigateur dit "Col dur".
C’est le surnom d’un radio devenu radionavigateur, promu officier et bien connu dans le TAM. Sa maniaquerie vestimentaire, signe aussi de son caractère, le portait très souvent à avoir des cols de chemise parfaitement amidonnés et donc durs ! Et pour renforcer cette image de rigueur, avec "ses" radios dont il était leader au GT 3/62 ‟Sahara‟, il était également … "dur" !

Un navigateur dit "Jambe de frêne".
Cet infortuné personnage possédait une prothèse en bois dont il se plaisait toujours de souligner, l’index en l’air, qu’elle était … en frêne ! Ce qui changeait tout, bien sûr !

Un pilote dit "Le Piaf".
En Algérie, au cours d’une soirée bien arrosée, notre pilote, persuadé d’être devenu un volatile, se propulsa par la fenêtre en s’écriant : 

- « Moi je suis un vrai piaf, je vole, regardez ! »

Heureusement, c’était au rez-de-chaussée, mais l’atterrissage se termina quand même sur un bouquet de cactus qu’il reçu en plein visage ! Le rasage fut long et délicat, grâce à une pince à épiler ! Voilà pourquoi l’Ami Joyeux fut désormais appelé "Le Piaf".

Un mécanicien navigant dit "Schmitt".
C’est en 1954, avant de se rendre en Indochine, au cours d’un stage d’adaptation au Packet à Francfort que André Gigon se vit affublé de ce surnom. L’Ami Gigon n’ayant pas retenu les noms de ses compagnons de stage, tourna la difficulté en les standardisant tous du surnom Schmitt. Ces derniers, agacés par cette étrange dénomination de leur personne, retournèrent le compliment patronyme à leur auteur, lequel désormais en fut définitivement baptisé Schmitt ! Ils confirmèrent aussi, par cette réaction, que l’arroseur pouvait bien être à son tour arrosé !

Un radionavigateur dit "Salomon".
C’est le surnom donné à Daniel Somson à Évreux depuis qu’il a arbitré un match de football devenu mémorable, disputé entre sa propre équipe du "Maine" et celle de l’éternelle compagnie adverse, le "Béarn".

                                                              Maine 2     Be arn 1                                                                                                                                                        

Sous la domination incontestable du « Béarn », les fautes se multiplièrent en la défaveur des "lourds" et l’arbitre "traître" lui sifflait aux oreilles.

Marguerite
Non pas "La vache qui rit‟ mais ʺMargueriteʺ la vache du "Béarn" aux commandes d’un Noratlas sur le parking de la BA 104 du Bourget-Dugny. 

Un navigateur dit "Taratas".
Surnom qui colle à la peau de l’Ami Amoyal depuis son passage (58-59) au Groupe "Anjou", quand ce dernier était stationné à Blida. C’est au cours d’une partie de cartes (sans aucun doute de tarot) à laquelle participait également un adjudant-chef d’origine malgache, de surcroit vieux chibani aux tempes grisonnantes, que l’on trouve l’origine de cette appellation. En effet, ce dernier, probablement irrité par l’assurance insolente du jeune Gaston, le traita illico de « tête de papier mâché », autrement dit, en malgache, ‟Taratas" ! Il n’en fallu pas plus pour qu’à partir de ce jour, l’Ami Gaston se trouve définitivement affublé de ce sobriquet !

On pourrait encore citer beaucoup d’autres surnoms mais nous ne sommes pas sûrs des origines que nous en avons : ‟Le Baron", "La Balise‟,  ‟La Durite",  ‟Ahmed", etc. 

Après ces lignes extraites de ce courrier de l’AAA Maine,
voici quelques surnoms de vieux compagnons de l’Armée de l’air
dont beaucoup ont appartenu au Transport Aérien Militaire.
Qui se souvient de ce vieux mécano, dénommé "Couscous‟, dont les bons mots, les exploits et les canulars firent, dans nos jeunes années, le tour des bases de l’Armée de l’air ? 

Donc :

Parmi les pilotes :

- "Le vieux soldat‟ : Jean Adias

- "Le Docteur‟ : Georges Agrissais

- "Les Ratiches‟ : Beauvais

- "Milou‟ : Raphaël Bertin

- ‟Basile" : Henri Billot

- "La Qualif‟ : Roland Bonnifay

- "Boubou‟ : André Bourdillat

-  ‟Tracassin‟ : Jean-Claude Caumeil

- "Piedalu‟ : Louis Cinquin

-  "Le Facson‟ : Clément

-  ‟Coudevent‟ : Jack Coudert

-  "Le Bison‟ : Pierre  Duhalde

-  ‟Le Baron" : Guillaume de Fontanges

-  "Toto‟ : Jean-Noël Fromenty

-  ‟Mâloum ‟ : Cne Gircour

-  ‟P’tit Louis ‟ : Guerry

-  "La Galoche‟ : Jacques Guignard

-  "Dodol‟ : François Guillamin

-  "Papa Hôtel‟ : Paul Hablot

-  ‟le Siki‟ : Hilbey

-  ‟Le Piaf" : Jean Joyeux

-  ‟le laboureur‟ : Cne Lempereur

-  ‟La malle" : Mallier

-  "La Merluche‟ : Merle

-  "Le Moinillon‟ : Moine

-  "Le Zébu‟ : Cdt Moreau

-  "Oscar‟ : Morin

-  "Doumé‟ : Tony Padovani

-  ‟Youstou" ou "Big John‟ : Jean Placa

-  "Popol‟ : Paul Raguin

-  ‟Jésus‟ : Jean Robert

-  "Gros Loulou‟ : Charles Roulet

-  ‟Chico‟ : Gilbert Selva 

-  ‟Spil‟ : Spielmann

-  "Nénesse‟ : Thiébaut

-  ‟Calcif ‟ : Tonnot

-  "Le Piton‟ : Pierre Vidal

- "Le Fennec‟ : Walter

Parmi les mécanos :

 - ‟Le Dab" ; Eugène Barnoud

 - ‟P’tite paluche‟ : Billac- "Cornabœuf‟ : Bouffray

 - "La Boulange‟ : Marcel Boulanger  

 - "La Bulle‟ : Jean-Claude Bullier

 - ‟Popeye‟ : Roger Burguières  

 - ‟Charly‟ : Charles Cloche  

 - "Tarbouche" : Lucien Duffez

 - ‟Schmitt‟ : André Gigon  

 - "La Crevette‟ : Girot  

 - "Petit Bidon‟ : Grosjean

 - "Arteleuleu‟ : Jean-Louis Hartl  

 - "Léon‟ : Jean Jouault

 - ‟Eric‟ : Pierre Lapertot

 -‟La Durite" : Jean Legrand  

 - ‟Les Etiquettes" : René Le Sourt  

 - "Mama‟ : Jean Macheret 

 - "La Bougie‟ : Marchal 

 - ‟Zizi" : Robert Morazzani       

 - ‟Sosthène‟ : Albert Muller

 - ‟Willy‟ : Osterroth

 - ‟La Grelotte‟ : Marc Roux  

 - ‟Pilou‟ : Pierre Sarradin  

 - "Toutou‟ : Claude Thouvenot   

 - ‟La Balise" : Alfred Tribollet

Parmi les navigateurs :

- ‟Taratas" : Gaston Amoyal

-  "Oscar‟ : Camille Badosa

- ‟P’tit Ours‟ : Marc Belcour

-  "Bobosse‟ : Boussuat

-  ‟Mimi‟ : Brangier 

-  "Napoléon‟ : Marcel Cuinet

-  "Jean‟ : Jacques Debien

-  ‟Gros lapin‟ : Pierre Duchenoy

-  "Petit Vélo‟ : Yves Durand

-  "Mimile‟ : Emile Gastebois

-  "God-Iron‟ : André Godfer

- "Charly‟ : Charles Goetz

-  ‟Totor‟ : Hugo

-  "Nénesse‟ : Jacques Lajarrige

-  " Le Babasse‟ : Lemieuvre

  -  "Jambe de frêne" : Robert Philippot

  -  ‟Amédée" : Jean Provost

  -  "La Hyène‟ : Touron

Parmi les radios :

- "Diégo" : Pierre Andréi Feldenkreiss

- ‟Ahmed" : Roger Attard

-  "Col dur‟ : Yves Aubert

-  "Mémé‟ : Aimé Barberis

-  "Trompe la mort‟ : Jacques Barloy

-  "J2‟ : Jean Barthélémy

-  ‟La bourrique" : Jean Baudet

- ‟Gros Bill" : Joseph Béal

-  ‟Confucius" : Marcel Beauvais  

- "Tony‟ Antoine Bellé  

-  "Doudou‟ : Henri Benoit

-  ‟Popol" : Paul Béraud  

- "2AS‟ : Serge Bias  

- ‟Bidasse" : Jacques Blanc

- ‟Paisible‟ : Pierre Bonnelalbay

- ‟Néné" : René Borgiallo

- "Johnny‟ : John Bourne

- ‟le Baron‟ : Caron de la Morinais

- ‟L’autruche" : Robert Chauvin

- ‟Cloclo‟ : Jean Cloarec 

- ‟Bicou" ou "Le vieux chien‟ : Albert Chesneau                              

- ‟Achille‟ ou ‟HIL" : Paul Cognard  

- ‟Pouit" : Jean Conq

- ‟Pouit 2" : Michel Conq

- ‟Zizi" : Alexis Cordin

- "Tonton‟ : Camille Dalboussière

- ‟DMS" : Paul Daumas

- ‟Beauté‟ : de Geytere

 - ‟DMG" : Bernard Demangeon  

 - ‟Frau‟ : Jean Demmer

- ‟Ficelle" : Christian Desalme

- ‟Monseigneur‟ : Michel Devilliers

- "Fartasse‟ : Dupré

- ‟Dudule‟ : Marceau Duvauchelle

- ‟Mimile‟ : Emile Elbhar

- "Le Niac‟ : Jean Dionnet 

- "Mimile‟ : Emile Faure  

- ‟El Glaoui ‟ : Joseph Franc

- "Ben‟ : Serge Gadois 

- ‟La Ganache" : Robert Ganneau  

- "Gugu‟ : Bernard Gaudineau  

- ‟Kiki ‟ : Marcel  Gavard

- "Pédro‟ : André Glardon

- ‟Le Satrape" : Claude Godefroy  

- "Gago : Gabriel Godillot  

- ‟Gary" : Roland Grand  

- ‟Grand CU CU" : Pierre Grandvalet 

- "Toto‟ : Roger Guérin 

- ‟GBO" : Jean Guilbot

- ‟Gillot" : Gilles Guillot

- ‟Kilo Kilo" : Pierre Huet

- "Fabraguette‟ : Roland Huillet 

- "Janus‟ : Raymond Janel 

- "Kikou‟ : Robert Jasmin  

- ‟La chiure‟ : Jean Klaus

- "Stampe‟ : Pierre Lacote

- "Mimi‟ : Jacques Laget  

- "Le Mao‟ : Jacques Lemoigne  

- "Le Prolo‟ : Jean Lanno  

- "Donald‟ ou "DND‟ : Claude Lanssade  

- "La Belette‟ : Jean Lavoil  

- "Hans‟ : Paul Le Deuff  

- "Max‟ : Christian Lefranc   

- "Pépone‟ : Pierre Legris  

- " Papou‟ : Germain Le Pape 

- "La Gamelle‟ : Jacques Leplat

- ‟Le chétif ‟ Loisel

- "Le Mac‟ : Raymond Maccario 

- "Polo‟ : Paul Maestre

- "Charly‟ : Charles Maingon  

- "Pol‟ : Bernard Mairet  

- "Tony‟ : Antoine Mercadier 

- ‟Domino" : Henri Mercier

- ‟Chien rouge‟ : Bernard, Joseph Meyer

- "Minus‟ : Pierre Minaro

- "Bob‟ : Robert Nougaro

- ‟Pinus‟ : Musnier

- ‟Guitou" : Guy Ortet

- "PPZ‟ : Joseph Papoz

- ‟Olympe ‟ : Henri  Parédé

- ‟Jo ‟ : Jeanny Parret

- "Le Baron‟ : Lucien Peyronnaud

- "Pinus‟ : Jacques Pin

- "PLX‟ : Jacques Ploix

- "Phil‟ : Claude Proust

- "Pupu‟ : Antoine Puglisi

- "QNT‟ : Jean Quenet

- ‟P’tit Louis‟ : Louis Querné

- ‟Picrate‟ : Hervé Sagnes

- "Le Druze‟ : Jacques Sarreméjean  

- "Jojo‟ : Georges Secondi 

- ‟Toto‟: René Sincé

- "La Bulle‟ : René Soffray  

- "Le Sok‟ : Léonid Sokoloff

- "Salomon‟ : Daniel Somson

- "Stef‟ : Paul Stampfler

- "Stratus‟ : Michel Streito

- "Tonton‟ : Bernard Strub

- ‟Tom‟ : Jean-Claude Taburet  

- ‟Titi ‟ : Pierre Teste

 - ‟Tix‟ : Tixador  

- "Mimile‟ : Emile Tronche

- "Lulu‟ : Lucien Vaicbourdt

- "Dahu‟ : Claude Videau

- "Pépette‟ : Claude Vignon

- "Gigi‟ : Gilbert Vuillemard

- ‟Wax ‟ : Gabriel Waxweiler

- "Le Chacal‟ : Wursthorm

De plus, chaque radio possédait son QRA, raccourci de son nom en 3 lettres, à usage radiotélégraphique. Il y eu quelques exceptions, en 4 lettres … dont celle de votre serviteur ! (voir in fine)

Enfin, parmi les convoyeuses :

- "Junie‟ : Madeleine Astor 

- "Fil à Voile‟ : Thérèse d’Anteroches 

- ‟BB" : miss Barré   

- ‟Carmen" : Paule Bernard   

- "Pépita‟ : Aimée Calvel 

- ‟Boum" : Michaëla de Clermont-Tonnerre 

- "Coco‟ : Yvonne Cozanet 

- ‟Val" : Valérie de la Renaudie 

- ‟Lisbeth" : Elisabeth Gras  

- "Martine‟ : Renée Martin

Dès l’après-guerre, nos compagnes d’équipage - IPSA puis Convoyeuses de l’air - répondaient toutes, sans exception, au nom consacré de ‟miss‟ ; et aucun membre d’équipage ne se serait avisé de les dénommer autrement … De plus, miss Marguerite de Guyencourt surnommée ‟Guite", qui était le chef du Bureau des Convoyeuses se distingua de ses autres consœurs par le titre de ‟Reine mère". Et c’est ainsi que ce titre ayant perduré, les  ‟Reines mères" se sont succédées, au fil des ans et  jusqu’à ce jour.

L’une d’elles n’avait pas besoin de surnom car, pour nous tous, elle était "Thérèse‟ : bien sûr, je veux parler de notre célèbre et admirable Thérèse de Lioncourt !...

Bien évidemment, bien d’autres surnoms seraient encore à ajouter ! …

Pour terminer, qu’il me soit permis de vous conter comment j’ai, moi-même, été baptisé :

Venant du civil, j’avais rejoint l’école des radionavigants sur la BE 703 de Pau-Pont-Long en août 1948, pour être intégré à la promotion RN 13. 

Voilà qu’en novembre, arrivent les jeunes bleus de la promotion suivante. Déjà anciens, avec 3 mois de service, nous nous faisons un devoir d’aller les accueillir à l’arrivée du car qui les amène de la gare. Avec mon bon camarade, Alain Menant, nous aidons au déchargement des cantines installées sur la galerie du car. En bas, j’assure la réception des bagages lorsque, l’une de ces cantines lâchée un peu trop tôt, me tombe sur la tronche !... Résultat : une belle estafilade sur le front ; ça saigne bien un peu mais la coupure ne nécessite pas mon passage par l’infirmerie.

Particulièrement doué pour donner des surnoms, mon bon copain Alain me baptise d’emblée « Gugu le balafré », surnom qui s’est rapidement abrégé en ‟Gugu". Et voilà pourquoi, depuis plus de soixante années, ce surnom ne m’a jamais quitté, aussi bien sur les ondes, en radiotélégraphie du temps de mon activité aéronautique, que dans la vie civile, même encore aujourd’hui ! …

Bernard GAUDINEAU

Date de dernière mise à jour : 01/04/2020

Ajouter un commentaire